9 décembre 2008
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J'ai eu le plaisir d'assister à une conférence de pédopsychiatrie où se sont exprimés des intervenants réputés pour leur savoir et leur savoir faire :
Marcel RUFO, Marion FELDMAN, Boris CYRULNIK (voir article précédent), Alain BRACONNIER et même le professeur Brigitte CHABROL, également neurologue, donc spécialisée dans les cas de pathologies organiques , ce que je ne traiterai pas car je limite cet article aux problématiques d'enfants nés sans malformations cérébrales.
J'ai retenu, à travers les différentes approches présentées, le point commun récurrent :
L'importance de l'IMAGINAIRE pour le développement harmonieux de nos identités.
A noter que l'Imaginaire se distingue du délire (avec lequel il est incompatible) ce dernier étant une dérive.
En effet, le fondement de l'imaginaire, correspond à un choix : Celui d'une interprétation de la réalité présente et du champ des possibles de son évolution.
Marcel RUFO a évoqué, en particulier, que l'IMAGINAIRE des parents, par l'influence qu'il avait sur leur propre comportement vis à vis de l'enfant, mettait déjà celui-ci dans une situation qui lui permettrait de développer sa personnalité sous l'influence de leurs croyances.
En effet, ses perceptions devront leur subjectivité à l'utilisation des filtres culturels qui lui auront été communiqués,.
exemple: un parent orphelin imaginera son rôle de parent en fonction du manque qu'il a ressenti et qu'il souhaite éviter à ses enfants
Ensuite, l'enfant confronté à l'acquisition de ses propres références, filtrées non seulement en fonction de son vécu familial mais également en fonction de ses nouvelles relations, adoptera le comportement qu'il estimera conforme à celui qu'il imagine devoir être ou devoir devenir.
Il est fréquent que l'enfant qui ne se "retrouve pas" au niveau de ses parents directs, recherche, dans sa lignée, le héros dont il se veut le représentant.
A la suite d'une rencontre avec un adolescent fanatique des jeux vidéo où l'on a droit à plusieurs vies, M. RUFO a identifié que ce jeune homme exprimait ainsi son angoisse liée à la perte de son grand-père pour lequel il éprouvait une très forte affection.
En fait, dans notre société qui confond laïcité avec absence de références théologiques, il est facile de concevoir l'angoisse des enfants qui ne trouve pas d'éxutoire.
L'IMAGINAIRE, le plus souvent auto-censuré, de leurs parents, en la matière, ne leur procure aucune alternative au matérialisme dont ils situent les limites, soit parce qu'ils observent l'injustice de leur naissance dans une famille privée d'aisance financière, soit parce qu'au contraire, (et c'est encore plus grave car il ne demeure même pas l'espoir) ils observent que, bien qu'ils soient financièrement privilégiés , cela n'est pas source de bonheur systématiquement.
Marion FELDMAN, a étudié le cas de souffrances "d'enfants cachés" ( parce qu'ils étaient juifs) - à l'époque de la domination de l'Europe par les nazis.
On remarquera qu'il peut y avoir d'autres circonstances impliquant la nécessité, pour des enfants, d'imaginer qu'ils doivent demeurer cachés, aujourd'hui.
M. FELDMAN a mis en évidence que cette condition avait engendré un processus de "décultivation" douloureux qui avait perdu de son agressivité lors de la reconnaissance collective, par l'état Français, de leur situation.
La rupture du silence avait permis à ces personnes, celles qui avaient pu vivre avec leurs souffrances, de trouver leur place sociale, leur réponse à leur besoin d'appartenance à un groupe.
Boris CERULNIK, qui s'avérait avoir été un de ces enfants, a apporté, par sa seule présence, la preuve que la vie d'un individu n'est pas condamnée par les épreuves qu'il affronte, même enfant. (voir article précédent)
Dans son exposé, il a donné à l'IMAGINAIRE un rôle fondamental en exprimant que
"ce n'est pas le trauma qui se transmet mais la façon de le vivre"
des parents joyeux, malgré un contexte difficile, sont un soutien pour l'enfant ce qui n'est pas le cas de parents anxieux ou déprimés malgré un contexte favorable.
Pour le nourrisson, la transmission se fait en pré-verbal, par le ressenti sensoriel qui lui parvient de son entourage, de ses mimiques plus ou moins conscientes et qui lui apporteront soit la sécurité soit l'anxiété, germes de joie ou d'angoisse.
Les inter-relations précoces provoquent un "bouillonnement synaptique" qui laisse des traces dans le cerveau de l'enfant. Ainsi, quand le milieu est appauvri par la désertion, volontaire ou non, parentale, il est constaté une atrophie de la couche 3 du cortex cellulaire, le cerveau subit une altération précoce qui n'est pas irréversible car il peut être remaniée grâce à la communication verbale qui par l'utilisation d'images, de sons, de mots, provoque des émotions, agents de la réparation.
A ce sujet, il précise que l'isolement sensoriel, ou négligence affective, constitue une agression violente, pouvant être plus grave qu'une maltraitance physique.
Si bébé pleure, pensez-y. Ce qui compte ce n'est pas ce que vous pensez, c'est ce qu'il croit.
Avant 7 ans, environ, l'enfant n'a pas la faculté d'inhiber l'expression de ses ressentis. Il se comporte en fonction de ce qu'il ressent. Ensuite, il acquiert l'aptitude à se décentrer de lui-même pour s'intéresser à l'autre et, en particulier, à s'Imaginer être capable de concevoir ce que pense l'AUTRE. ( plus tard ce sera un de ses principaux handicaps en matière de communication. Comme quoi le problème d'aujourd'hui est souvent la solution du problème d'hier )
Le "théatre de soi" consiste à Imaginer un sens cohérent à ce que je ne sais pas m'expliquer.
Il est à l'origine de notre capacité de résilience, ou faculté d'utiliser tous nos "matériaux", dont la souffrance, pour obtenir une personnalité qui transcende l'individu et lui permet de trouver sa voie d'épanouissement.
Pour cette raison, j'estime que les enfants, qui bénéficient d'une instruction religieuse, quelle qu'elle soit si elle est fondée sur l'amour, disposent d'une base de sécurité qui facilite leur insertion sociale. Plus tard, ils pourront considérer que ces croyances étaient du même ordre que celle qu'ils ont eue en attendant le père Noël.
Néanmoins, ils se seront sentis protégés de leurs propres peurs, qu'ils auront appris à dominer, comme l'enfant pauvre est épargné de la crainte d'être oublié par le père Noël, et je ne connais personne qui regrette cette agréable comédie qui lui a été jouée et à laquelle il a cru pendant sa petite enfance.
Alain BRACONNIER : Exprime que pour son équilibre et son développement harmonieux l'enfant doit construire son monde imaginaire. Il évoque aussi que certains enfants ont des difficultés à entrer en contact avec leur "espace imaginaire".
La 1ère étape est : " J'imagine" . Ainsi le bébé est obligé d'imaginer ce que lui veut sa mère et crée son premier système de repères.
La 2ème étape est : "Je m'imagine" . Je m'imagine tel que je deviendrai en choisissant tel comportement
La construction de l'imaginaire s'accompagne d'une stratégie de séduction généralisée : Bébé se sent intéressant, et réciproquement, mais cette séduction réciproque est du domaine de l'inconscient :
Ce que l'autre me veut est quelque chose qu'il ne sait pas toujours être un désir me concernant.
Le jeu est un remarquable support pour passer de: "J'imagine" à "je m'imagine"
Il conclue en disant que la tradition de Noël est un bien car c'est une transmission intergénérationnelle.
Alors puisque c'est bien, petite pause de Noël et voyage imaginaire pour trouver la clé de l'énigme de saison :
Faut-il croire au Père Noël ? -
les 4 premiers indices (sur 9) vous attendent déjà sur le blog des Amis des poètes
http://lesamisdespoetes.over-blog.com/
NB : Le compte rendu ci-dessus n'est sans doute pas exhaustif car je n'ai reporté que ce que j'ai retenu ( au propre et au figuré) d'essentiel. Si vous avez assisté à cette manifestation et si vous souhaitez compléter cet article, voyez ce tapis rouge, déroulé pour vous accueillir sur la voie des "commentaires".
A bientôt
Françoise-L. A-M
Marcel RUFO, Marion FELDMAN, Boris CYRULNIK (voir article précédent), Alain BRACONNIER et même le professeur Brigitte CHABROL, également neurologue, donc spécialisée dans les cas de pathologies organiques , ce que je ne traiterai pas car je limite cet article aux problématiques d'enfants nés sans malformations cérébrales.
J'ai retenu, à travers les différentes approches présentées, le point commun récurrent :
L'importance de l'IMAGINAIRE pour le développement harmonieux de nos identités.
A noter que l'Imaginaire se distingue du délire (avec lequel il est incompatible) ce dernier étant une dérive.
En effet, le fondement de l'imaginaire, correspond à un choix : Celui d'une interprétation de la réalité présente et du champ des possibles de son évolution.
Marcel RUFO a évoqué, en particulier, que l'IMAGINAIRE des parents, par l'influence qu'il avait sur leur propre comportement vis à vis de l'enfant, mettait déjà celui-ci dans une situation qui lui permettrait de développer sa personnalité sous l'influence de leurs croyances.
En effet, ses perceptions devront leur subjectivité à l'utilisation des filtres culturels qui lui auront été communiqués,.
exemple: un parent orphelin imaginera son rôle de parent en fonction du manque qu'il a ressenti et qu'il souhaite éviter à ses enfants
Ensuite, l'enfant confronté à l'acquisition de ses propres références, filtrées non seulement en fonction de son vécu familial mais également en fonction de ses nouvelles relations, adoptera le comportement qu'il estimera conforme à celui qu'il imagine devoir être ou devoir devenir.
Il est fréquent que l'enfant qui ne se "retrouve pas" au niveau de ses parents directs, recherche, dans sa lignée, le héros dont il se veut le représentant.
A la suite d'une rencontre avec un adolescent fanatique des jeux vidéo où l'on a droit à plusieurs vies, M. RUFO a identifié que ce jeune homme exprimait ainsi son angoisse liée à la perte de son grand-père pour lequel il éprouvait une très forte affection.
En fait, dans notre société qui confond laïcité avec absence de références théologiques, il est facile de concevoir l'angoisse des enfants qui ne trouve pas d'éxutoire.
L'IMAGINAIRE, le plus souvent auto-censuré, de leurs parents, en la matière, ne leur procure aucune alternative au matérialisme dont ils situent les limites, soit parce qu'ils observent l'injustice de leur naissance dans une famille privée d'aisance financière, soit parce qu'au contraire, (et c'est encore plus grave car il ne demeure même pas l'espoir) ils observent que, bien qu'ils soient financièrement privilégiés , cela n'est pas source de bonheur systématiquement.
Marion FELDMAN, a étudié le cas de souffrances "d'enfants cachés" ( parce qu'ils étaient juifs) - à l'époque de la domination de l'Europe par les nazis.
On remarquera qu'il peut y avoir d'autres circonstances impliquant la nécessité, pour des enfants, d'imaginer qu'ils doivent demeurer cachés, aujourd'hui.
M. FELDMAN a mis en évidence que cette condition avait engendré un processus de "décultivation" douloureux qui avait perdu de son agressivité lors de la reconnaissance collective, par l'état Français, de leur situation.
La rupture du silence avait permis à ces personnes, celles qui avaient pu vivre avec leurs souffrances, de trouver leur place sociale, leur réponse à leur besoin d'appartenance à un groupe.
Boris CERULNIK, qui s'avérait avoir été un de ces enfants, a apporté, par sa seule présence, la preuve que la vie d'un individu n'est pas condamnée par les épreuves qu'il affronte, même enfant. (voir article précédent)
Dans son exposé, il a donné à l'IMAGINAIRE un rôle fondamental en exprimant que
"ce n'est pas le trauma qui se transmet mais la façon de le vivre"
des parents joyeux, malgré un contexte difficile, sont un soutien pour l'enfant ce qui n'est pas le cas de parents anxieux ou déprimés malgré un contexte favorable.
Pour le nourrisson, la transmission se fait en pré-verbal, par le ressenti sensoriel qui lui parvient de son entourage, de ses mimiques plus ou moins conscientes et qui lui apporteront soit la sécurité soit l'anxiété, germes de joie ou d'angoisse.
Les inter-relations précoces provoquent un "bouillonnement synaptique" qui laisse des traces dans le cerveau de l'enfant. Ainsi, quand le milieu est appauvri par la désertion, volontaire ou non, parentale, il est constaté une atrophie de la couche 3 du cortex cellulaire, le cerveau subit une altération précoce qui n'est pas irréversible car il peut être remaniée grâce à la communication verbale qui par l'utilisation d'images, de sons, de mots, provoque des émotions, agents de la réparation.
A ce sujet, il précise que l'isolement sensoriel, ou négligence affective, constitue une agression violente, pouvant être plus grave qu'une maltraitance physique.
Si bébé pleure, pensez-y. Ce qui compte ce n'est pas ce que vous pensez, c'est ce qu'il croit.
Avant 7 ans, environ, l'enfant n'a pas la faculté d'inhiber l'expression de ses ressentis. Il se comporte en fonction de ce qu'il ressent. Ensuite, il acquiert l'aptitude à se décentrer de lui-même pour s'intéresser à l'autre et, en particulier, à s'Imaginer être capable de concevoir ce que pense l'AUTRE. ( plus tard ce sera un de ses principaux handicaps en matière de communication. Comme quoi le problème d'aujourd'hui est souvent la solution du problème d'hier )
Le "théatre de soi" consiste à Imaginer un sens cohérent à ce que je ne sais pas m'expliquer.
Il est à l'origine de notre capacité de résilience, ou faculté d'utiliser tous nos "matériaux", dont la souffrance, pour obtenir une personnalité qui transcende l'individu et lui permet de trouver sa voie d'épanouissement.
Pour cette raison, j'estime que les enfants, qui bénéficient d'une instruction religieuse, quelle qu'elle soit si elle est fondée sur l'amour, disposent d'une base de sécurité qui facilite leur insertion sociale. Plus tard, ils pourront considérer que ces croyances étaient du même ordre que celle qu'ils ont eue en attendant le père Noël.
Néanmoins, ils se seront sentis protégés de leurs propres peurs, qu'ils auront appris à dominer, comme l'enfant pauvre est épargné de la crainte d'être oublié par le père Noël, et je ne connais personne qui regrette cette agréable comédie qui lui a été jouée et à laquelle il a cru pendant sa petite enfance.
Alain BRACONNIER : Exprime que pour son équilibre et son développement harmonieux l'enfant doit construire son monde imaginaire. Il évoque aussi que certains enfants ont des difficultés à entrer en contact avec leur "espace imaginaire".
La 1ère étape est : " J'imagine" . Ainsi le bébé est obligé d'imaginer ce que lui veut sa mère et crée son premier système de repères.
La 2ème étape est : "Je m'imagine" . Je m'imagine tel que je deviendrai en choisissant tel comportement
La construction de l'imaginaire s'accompagne d'une stratégie de séduction généralisée : Bébé se sent intéressant, et réciproquement, mais cette séduction réciproque est du domaine de l'inconscient :
Ce que l'autre me veut est quelque chose qu'il ne sait pas toujours être un désir me concernant.
Le jeu est un remarquable support pour passer de: "J'imagine" à "je m'imagine"
Il conclue en disant que la tradition de Noël est un bien car c'est une transmission intergénérationnelle.
Alors puisque c'est bien, petite pause de Noël et voyage imaginaire pour trouver la clé de l'énigme de saison :
Faut-il croire au Père Noël ? -
les 4 premiers indices (sur 9) vous attendent déjà sur le blog des Amis des poètes
http://lesamisdespoetes.over-blog.com/
NB : Le compte rendu ci-dessus n'est sans doute pas exhaustif car je n'ai reporté que ce que j'ai retenu ( au propre et au figuré) d'essentiel. Si vous avez assisté à cette manifestation et si vous souhaitez compléter cet article, voyez ce tapis rouge, déroulé pour vous accueillir sur la voie des "commentaires".
A bientôt
Françoise-L. A-M