"Le mot « autorité » vient du mot latin « augere » : faire grandir, augmenter".
L’autorité a donc pour effet d'aider à "grandir" ceux sur lesquels elle s'exerce, que ce soit en tant que tuteur ou en tant que "nourriture" appropriée.
L’autorité et le Pouvoir
L’autorité est en fait un pouvoir identitaire. Il implique : l’adhésion, la confiance, le désir de faire avec, l'acceptation des efforts demandés dans un esprit de partenariat élargi.
C’est l’autorité qui mobilise l'énergie des acteurs à son service.
L'inverse aboutit soit à l'inertie soit à un pouvoir appelé autoritarisme ou tyrannie.
Contre cette force se mobilise alors l'énergie, de ceux qui ont le sentiment de la subir, soit pour lui résister soit pour la combattre.
"Commander", c’est faire faire en donnant des "instructions" plus que des ordres.
Sans adéquation entre la demande formulée par le "décideur" et les besoins reconnus par les exécutants, nous ne sommes plus dans un contexte organisé mais dans l’arbitraire.
L’arbitraire est l'expression de la volonté propre de certains au détriment du bien de Tous et du TOUT, donc au détriment d'une construction viable.
Celui qui prend comme principe de gouvernement de choisir ses assistants plus en fonction de leur caractère docile et dépendant qu'en considération de leurs compétences intrinsèques court à l'échec.
« Malheur à la cité dont le roi est un enfant »
En effet, la conciliation productive nait de la confrontation des opinions qui permettent une vision élargie des problématiques, le choix demeurant finalement à la charge de celui qui assumera l'essentiel de la responsabilité des conséquences de celui-ci.
L’autorité est donc le garant de l’unité du groupe qu’elle dirige vers des objectifs communs.
Par le partage de l'information, elle met en évidence la relation qui existe entre les moyens mis en oeuvre et le but à atteindre, chacun à son niveau.
La justice
C’est la "vertu" nécessaire (même si pas toujours suffisante) à une relation durable.
La compétence elle-même est exprimée sous cette forme.
On notera toutefois que le mot "injuste" est plus souvent utilisé pour exprimer ce qui manque d'équité (attitude supposée consciente et préméditée) que ce qui est faux (erreur éventuellement excusable).
La clarté est le corollaire de la justice.
Même si la flexibilité est une qualité, car elle permet de s'adapter aux imprévus, il est préférable de définir précisément les attributions de chacun et, avec son accord, les objectifs qui lui sont proposés.
La clarté doit être dans les règlements comme dans les définitions de fonctions et elle doit être dans les situations exposées, d'autant plus précisément que la marge de manoeuvre laissée à l'exécutant est faible.
Au travail : Un assistant doit savoir de qui il dépend et à qui il doit rendre compte.
En famille ou à l'Ecole, l'enfant doit en être aussi informé.
Le plus souvent, ce qui va s'en dire ne va que mieux en étant (bien) dit
Les relations personnelles
Lorsqu’un chef d'entreprise ne se sent pas concerné par les questions et problèmes importants des salariés, lorsqu’il préfère rester dans l'ignorance de leurs épreuves, son charisme, support de son autorité personnelle, diminue.
L’obéissance est rendue indifférente, puis difficile, puis vraiment pénible au fur et à mesure que l'individu a le sentiment d'évoluer, pour la plus grande partie de son temps, dans la solitude et l’incompréhension.
Même si ses soucis n'ont pas leur source exclusivement sur le lieu de travail.
L'être humain ne peut laisser devant la porte d'entrée de son bureau la partie de lui-même qui le freine et l'agresse en parasitant ses pensées à l'improviste.
Ce qui est vrai pour le chef d'entreprise est vrai aussi dans le contexte familial.
Les parents doivent être attentifs à la Joie de vivre de leurs enfants et ne pas considérer qu'une contrariété, déprime ou tristesse, soit-elle ponctuelle, peut être ignorée sous prétexte qu'aucune cause grave - de leur propre avis- ne semble la justifier.
Le manque de communication laisse une empreinte, parfois une cicatrice, souvent difficile à effacer.
Contrôles et sanctions :
Voici déjà le texte que j'ai pu consulter sur ce sujet et qui malgré son ancienneté demeure toujours, sur le plan du fonds, d'actualité :
"Contrôle et sanctions permettent de faire respecter objectivement l’ordre en évitant la contrainte.
Psychologiquement, c’est en même temps un des plus puissants excitants au travail et au travail bien fait.
Tout subordonné, y compris parmi les plus hauts placés dans la hiérarchie, est sensible au contrôle, quand celui-ci est bien fait. Car la part de contrainte qu’il y a dans une "surveillance" faite intelligemment est beaucoup moins pesante que n’est agréable le fait que le travail est connu et apprécié.
Le contrôle n’est agaçant que lorsqu’il s’applique à l’exécution du travail en cours, car personne n’aime avoir quelqu’un sur son dos pendant qu’il fait ce qu’il a à faire.
La sanction est acceptée quand elle s'avère l’expression d’un jugement éclairé sur le travail exécuté."
L’absence ou l’insuffisance de contrôle et de sanction ne sont pas seulement une "prime" au mauvais travail, c’est en quelque sorte l’expression du manque d’intérêt porté à l'exécutant."
Rien n’est plus décourageant et déprimant que d’avoir l’impression que l’on est physiquement transparent.
Les moteurs de la motivation et du dynamisme sont bien la reconnaissance et la sympathie éprouvées et inspirées.
L'autorité ne s'exerce pas qu'au travail.
Dans tous les actes de la vie quotidienne et dans toute communication on la retrouve.
Elle porte alors le nom de "respect".
En effet, respecter l'autre c'est être à son écoute quand il a besoin d'être entendu, lui donner notre réponse ou notre propre interprétation, quand il l'attend, ne pas confondre la qualité de ce qu'il FAIT avec la qualité de ce qu'il EST.
Son identité, comme toute identité, dont la nôtre, nul n'a la capacité de la mesurer par référence à une échelle de valeurs dont nous ne pouvons voir qu'une partie des barreaux et dont nous sommes incapables de situer tout autant la base que le sommet. (Ca me rappelle un peu l'échelle de Jacob)
Pour les croyants, elle est l'élément sacré de notre personnalité
Pour les agnostiques, elle est la particule élémentaire qui nous relie, le maillon irremplaçable dans la chaine que constitue l'humanité.
Cet article m'a été inspiré par la lecture d'un manuel d'une autre époque... que j'ai juste un peu dépoussiéré.
Que l'auteur me pardonne d'avoir oublié son nom.
Françoise -L.