Cet article m'a été "suggéré" par la lecture du document identifié ci-après et dont le titre était :
"L'Esprit distrait ... rend triste ... et d'après les recherches, ce n'est pas la tristesse qui est la cause de l'esprit distrait."
Les 2 affirmations ci-dessus, étant des généralisations, sont contestables.
Même si on les affecte d'un indice de probabilité qui en diminuerait la portée, en prévoyant des exceptions que les auteurs prendraient comme confirmation de "leur règle", donc une forme d'argumentation paradoxale.
En fait l'Esprit distrait a essentiellement pour effet de rendre absente de la situation du moment une personne physiquement présente.
Cela peut rendre triste l'entourage qui ressent l'éloignement, sans préavis ni aurevoir, de la personne censée être en sa compagnie, et, dans le pire des cas, causer un ressenti d'autodévalorisation à celui qui estime que le manque d'intérêt qu'il suscite en est la cause.
Faisons la liste non exhaustive, mais déjà plus développée que celle identifiée ci-dessus, des explications possibles de l'esprit Distrait.
Si je me fie déjà à mes observations (des distraits de ma compagnie mais aussi de moi-même, cobaye permanent) les motifs de distraction sont nombreux :
- Certains doivent cet état à un phénomène d'addiction à la résolution de problèmes rencontrés jusqu'à satisfaction de la réponse trouvée. Dans cette catégorie on trouve bon nombre de chercheurs ou de gestionnaires qui emportent chez eux et en tout lieu leur "travail" immatériel.
- Certains sont des "voyageurs" attirés par le monde immatériel de leur imaginaire, serviteurs de leur inspiration. Or celle-ci est parfois tyranique et se manifeste spontanément sans souci de politesse qui lui ferait attendre son tour.
- Certains sont en déphasage, souvent par manque de confiance, et se projettent d'avance, pendant l'instant présent, dans la situation future, croyant ainsi s'y préparer.
- Certains trouvent désagréable (pas forcément triste) l'instant présent et s'en évadent psychiquement faute de pouvoir le faire totalement
- Certains ont une mémoire sélective qui les empêche de fixer le souvenir d' actions qu'elle estime "sans importance" comme "poser les clefs" une fois la porte ouverte (les clefs deviennent alors totalement inutiles pour l'instant présent)
Qui plus est, on peut très bien avoir l'esprit distrait pour plusieurs des motifs évoqués ci-dessus car ceux-ci ne sont pas incompatibles et peuvent se relayer au sein d'un même esprit.
Il est cependant une remarque qui s'applique à tous les cas : La personne distraite ne s'immerge pas totalement dans l'instant présent et, de ce fait, se prive de l'aspect physique de sa réalité qui constitue un élément de son intégrité. Cette privation peut devenir enfermement dans le "out" ou exclusion puis isolement d'où il est si difficile de s'évader que la distraction devient stratégie de consolation.
La distraction peut donc être acceptée comme récréation ou activité spécifique, une fois le diagnostic établi. (c'est facile et les autres nous aident). En effet il est opportun d'en rester le décideur et de lui accorder sa place, seul moyen pour qu'elle ne se manifeste pas anarchiquement et nous prive de l'instant vécu.
Au départ, comme en toute opération d'éducation, il convient de rester vigilent. Indulgent mais pas laxiste. Pardonner avec gentillesse mais corriger le pilotage. Peu à peu, sa discipline devient habitude et la Joie qui accompagne le ressenti de vivre totalement les secondes qui se suivent et ne se ressemblent pas, confirme le succès de l'organisation.
Mode d'emploi : Lui accorder des créneaux et charger notre "censeur naturel" de la repousser quand elle se manifeste spontanément en dehors, sauf cas d'urgence (J'ai oublié d'éteindre le feu sous la casserole).
Etre attentif à notre présence à l'instant présent c'est à dire à l'autre qui nous accompagne, que cet autre soit une personne, un animal, un objet (inanimé qui révèlera alors son âme), un lieu. Cette attitude mobilisera notre volonté tant qu'elle n'aura pas atteint son statut d'inné complémentaire.
Un moyen : Pour commencer cette rééducation, si vous estimez intéressant de l'entreprendre : fixer déjà par écrit le programme de la journée (éventuellement de la semaine) et soit au fur et à mesure, soit en fin de journée, faire le point, également par écrit - ce qui contraint à la présence - de l'application de vos résolutions.
Ce point peut se limiter à un "pointage" sous forme de OK ce qui est mieux qu'un signe non rédactionnel, sur le plan efficacité et présence déjà à soi-même.
Remarque : Ce moyen est d'ailleurs une stratégie opérationnelle pour toute rééducation de la Volonté face à des addictions mutines.
Ya plus qu'à... commencer.
Amicalement
Françoise