Pourquoi un tel article sur un blog de Psychologie Positive, donc qui s'intéresse essentiellement à la puissance de la pensée pour améliorer nos conditions de Vie ?
Parce que l'expérience évoquée en est peut-être une expression.
C'est une hypthèse parmi d'autres et, je le reconnais, une de celles que j'aurais tendance à retenir.
Le but de cet article est de vous exposer mes conclusions tout en vous laissant libre des vôtres.
J'espère vous donner l'énoncé de ce problème de la manière la plus objective possible afin que votre avis ne soit pas un choix sous influence.
J'ai assisté récemment à la diffusion de film "Faux départ" qui a été réalisé à partir d'intervews de personnes qui avaient, le plus souvent à l'occasion d'un arrêt cardiaque, vécu une EMI, (encore appelée NDE = Near Death Experience), vision à l'allure de rêve ou d'hallucination, accompagnée parfois du ressenti d'être hors de leur corps, jusqu'à ce qu'elles soient réanimées donc ramenées à la Vie.
Ces expériences s'étant forcément passées en milieu médical, puisque la personne en est ressortie vivante malgré son arrêt cardiaque de quelques secondes ou minutes, les médecins, premiers témoins, se sont interrogés sur ce phénomène.
Autres situations ayant entraîné cette réaction de manière assez récurrente :
- Des individus ayant survécu à un accident très grave où ils ont éprouvée la frayeur d'être sur le point de mourir.
- Des malades en phase terminale en ont témoigné et ce phénomène a été appelé "visions des mourrants".
- Néanmoins il est possible de provoquer des hallucinations et même des impressions de sortie hors du corps par des stimulations électriques de certaines zones du cortex (cérébral) ou même en absorbant des drogues comme le LSD, par exemple.
- Enfin, Certaines personnes pouvaient témoigner d'un ressenti équivalent sans être passées par la phase maladie : Essentiellement des mystiques ayant pour coutûmes de s'isoler psychiquement dans la méditation ou la prière (Carmélites). On devait donc pouvoir reproduire volontairement ce phénomène.
Alors, les EMI sont elles des réactions purement physiques impliquant des réactions psychiques standardisées en quelque sorte, comme la sensation de souffrance éprouvée par toute personne que l'on blesse sur un nerf sensitif, ou à l'inverse, comme l'envie de rire irrépressible collective que provoquent les clowns, ou bien est-ce autre chose ?
Hypothèse 1 : Malgré les images le plus souvent semblables, rapportées : Grand couloir, Lumière attirante, Parfois même accueil d'Etres chers disparus, et Désir de ne pas revenir dans ce monde nettement moins affectueux, les expériences décrites pourraient -elles s'apparenter à des rêves induits par des situations semblables qui auraient pu - comme les rêves - donner l'impression de durer longtemps mais ne prendre en fait que quelques milliers de secondes.
Et, dans ce cas, ces fractions de secondes se situeraient-elle juste avant de tomber dans l'inconscience ou juste au moment de la réanimation ?
Cela pourrait peut-être justifier certains cas mais pas tous. Une expérience, au moins, contredit la généralisation de cette explication : Celle de Pamela REYNOLDS.
Cette jeune femme (30 ans) souffrait d'un anévrysme géant à la base du tronc cérébral. Elle pouvait donc en mourrir à chaque instant.
Le Chirurgien Robert SPETZLER lui a proposé une opération en "stand still", très risquée mais que Pamela a acceptée. le principe :On met le patient en état de mort clinique pendant environ 1heure, pour pouvoir enlever l'anévrysme. A savoir : baisse de la température corporelle à 15.5°, on stoppe le rythme cardiaque, on arrête la respiration, on coupe la circulation sanguine et on contrôle que l'électroencéphalogramme reste plat et ne réagit plus aux stimuli auditifs non plus. L'intervention ayant réussi, voici son témoignage à son réveil :
Non seulement elle décrit "le rêve" récurrent (traversée du tunnel, rencontre d'amis et de parents décédés, arrivée jusqu'à la lumière), mais encore elle a également vécu le ressenti d'une sortie hors du corps et a pu reporter les dialogues échangés autour d'elle pendant l'opération ...donc pendant une durée excédent nettement celle attribuée aux rêves.
Cette expérience, alors que les conditions de l'opération exigeaient la preuve préalable que le cerveau n'était plus fonctionnel, montre que les fonctions que l'on qualifie de mentales (perception, conscience de soi et de son environnement...) peuvent perdurer alors que le cerveau ne donne plus aucun signe de son fonctionnement.
Les plus sceptiques, dont je suis, pourront argûmenter que les 2 critères "rêve" et "sortie hors du corps" ont pu se produire à différents moments :
- Le rêve, en début ou fin d'opération,
- Et la "sortie hors du corps" être la conséquence du processus anesthésique que je vais résumer ainsi : Au cours d'une anesthésie générale, le cocktail anesthésique produit 3 effets : Perte de conscience, analgésie pour éliminer la douleur, et paralysie pour éviter les mouvements en cours d'opération.
Pour des raisons encore non identifiées, parfois les 3 effets ne prennent pas et il est possible que la perte de conscience n'ait pas lieu. Dans ce cas, le patient peut reporter ce qu'il a capté pendant l'intervention sans avoir souffert ni bougé, les 2 autres effets s'étant produits ce qui explique que le chirurgien ne se soit pas douté de l'absence du 3ème. Ce phénomène est connu et porte le nom d'Awareness.
D'ailleurs, je peux en témoigner car je l'ai vécu mais comme c'était une intervention trés bénigne j'en avais déduit que j'avais été mal endormie et que cela ne me génait pas car je ne souffrais pas.
Etant une fanatique du "médication : le moins possible", j'en étais plutôt contente et je n'ai rien essayé de signaler pour ne pas recevoir un complément de dose. Ce n'était peut-être qu'un phénomène d'AWARENESS
N'empêche que ceci reste insuffisant pour expliquer comment des patients qui, sans se déplacer, ont pu décrire ce qui se passait au même moment en un autre lieu, comme dans la salle d'attente, par exemple.
Il y a une autre théorie : Notre cerveau serait comme un écran d'ordinateur pouvant recevoir des informations soit de l'intérieur (alimenté par nous) soit de l'extérieur (internet, par exemple). Même s'il semble éteint, les informations demeurent et en "le rallumant" on y a accès.
Enfin , l'hypothèse que je préfère et qui justifie la présence de cet article sur ce blog :
Notre cerveau a une fonction fondamentale dans le mécanisme de notre survie : En général, il réagit pour régler la problématique à CT, ce qui peut expliquer comment il traite le stress en générant une pathologie organique qui en limitera les effets dévastateurs (pouvant emmener au suicide un dépressif, par exemple).
Exemple simple : Une personne qui se sent très mal sur son lieu de travail va développer une maladie ayant pour premier effet de lui imposer d'arrêter son activité professionnelle et de changer de milieu de Vie.
Le danger : Si le nouveau milieu la réconforte trop, elle peut vouloir s'y attarder ce qui peut causer parfois à la maladie un caractère chronique qui risque de la rendre fatale.
Cette hypothèse peut être également soutenue par les constats suivants :
1) Malades en phase terminale de cancer généralisé, qui, après une EMI, ont commencé à évoluer sur la trajectoire de leur guérison !!! Ils ne se sont pas réveillés guéris mais petit à petit ont commencé à mieux aller et finalement ont retrouvé la santé.
2) EMI vécues par les mourrants afin de les rassurer pour qu'ils aient un départ serein
3) Constat presque sans exception de tous ceux qui ont témoigné, qu'après cette expérience ils avaient profondément modifié leur perception des valeurs fondamentales et que ceci avait eu un effet certain favorable sur leurs comportements et leur humeur.
4) Quasiment tous ont également affirmé que cette expérience leur avait enlevé la peur de la mort. (ce qui rejoint le (2))
Suivant cette hypothèse, des conditions exceptionnellement agressives pour l'organisme pourraient générer une réaction du Cerveau (induite par libération d'hormones XXX que j'appelerai de Survie en Urgence) qui auraient l'effet d'une psychothérapie, tout autant instantanée que réussie.
Ceci expliquerait alors une révision des perceptions "morales" de l'individu, lui donnant le désir de choisir la Vie, et lui permettant de voir à travers chaque action, de lui-même et d'un autre, que l'intention n'était pas de faire du mal mais de se protéger ou d'aider maladroitement, si on a blessé ou été blessé. (d'où l'accueil chaleureux d'êtres disparus.)
Cette hypothèse est joyeuse car elle nous ouvre des perspectives d'efficacité de l'aide psychologique.
Une aide qui permet aux patients de réviser l'interprétation des perceptions qui les ont fait souffrir, sans devoir passer par une EMI pour cela. Et, ce faisant, qui pourrait même les orienter sur la trajectoire d'une guérison organique comme ce le fut constaté (en 1).
Evidemment, elle ne donne aucune indication sur les conditions de l'après-vie. Pas plus sur celles de l'avant Vie.
Sur ce plan, je crois que l'observation la plus rationnelle est de constater que toutes les années écoulées avant notre naissance, donc en notre absence théorique, ne nous manquent pas.
Il n'y a donc pas de raison pour que celles qui se dérouleront après notre sortie de vie nous manquent.
Ceci peut-être aussi la conséquence que nous n'étions pas absents et que nous ne le serons pas plus !
Mais la réflexion qu'implique ce questionnement serait hors sujet sur ce blog.
Autre fait signalé : Certaines personnes disent avoir acquis depuis leur EMI des capacités de "clairvoyance" leur donnant des prémonitions dont elles ont ensuite remarqué la réalisation.
Si on veut se limiter à des conclusions qui ne font pas appel à des arguments du domaine paranormal, on peut présumer que cette expérience a développé des facultés de perception intuitive et de raisonnement accéléré de relation de causes à effets, qui permettent désormais d'appréhender une situation en devenir par la prise de conscience de détails, d'ordre peut-être essentiellement sensitifs, qui restent inaccessibles à la plupart des personnes n'ayant pas vécu cette expérience.
Par contre, je vous annonce, que le 14 mai j'ai RV avec une personne qui a vécu une EMI, suite à un accident, et qui m'a autorisée à l'interviewer librement.
Je reporterai fidèlement cette interview en article complémentaire.
A bientôt
Françoise
NB : Je remercie Roselyne qui m'a permis de voir le film et qui m'a prêté son ouvrage qui reporte les témoignages entendus lors de la Projection, pour faciliter l'accès à mes souvenirs, au moment de rédiger cet article.