Et souvent on a l'agréable surprise de se plaire
En tous cas c'est ce qu'il arriva à GEDON
L’Histoire du Roi Gédon de LAVI
Il était une fois un Prince qui devint roi parce qu’il était né pour et qu’il prenait à cœur ses activités de roi. Celles-ci consistaient essentiellement à veiller à la sauvegarde du patrimoine de son Royaume.
Par moments, il se reposait en allant se promener dans la colline mais quand il rencontrait un étranger de passage et qu’il se présentait il ne disait pas « Je suis Gédon de LAVI » mais « je suis le Roi » ce qui pour un PNListe était significatif d’une confusion entre son identité et son rôle professionnel. Sans doute n’avait-il pas croisé de PNListe.
Pourtant, quand il marchait dans la colline, il avait parfois le sentiment de cette confusion et il retournait vite à ses occupations royales pour se « retrouver. »
Un jour, pendant qu’il randonnait, un violent orage éclata.
Après le déluge : Plus de palais, plus de sujets. Il dut constater qu’il restait seul avec, pour seule compagnie, un petit rosier, un petit chat, une brebis et un gamin qui devait bien être le plus pitoyable de tous ses sujets car il s’était perdu là, mais comme personne ne l’avait cherché il se nourrissait d’herbes et, de temps en temps, profitait de la charité des pies voleuses et du lait de la brebis.
Notre roi découvrait ce petit monde et cette autre forme de vie où l’aspect matériel était largement accessoire et où il ressentait des émotions nouvelles essentielles dont la fragilité des supports l'angoissait :
Un rosier qui s’agenouillait au moindre souffle du vent, l’enfant qu’il retrouvait parfois en haut d’un arbre en situation périlleuse, la brebis qui s’approchait bêtement des précipices, attirée par un brin d’herbe, quant au chat, on ne savait jamais où il était jusqu’à ce qu’il décide de se manifester.
Gédon de LAVI apprenait à vivre au présent.
A sa grande surprise, il aimait beaucoup ces nouvelles conditions de vie, dès qu’il refusait de s’inquiéter.
Petit à petit, il découvrit que l’extrême fragilité était un autre aspect de la force.
Soudain un grand sentiment de colère l’envahit : Pourquoi ai-je perdu tant de temps à mes occupations de Roi alors que j’aurais pu, tout de suite, choisir ce mode de vie ?
Tu n’as pas perdu ton temps, lui chanta un oiseau de passage, tu as appris ce dont tu as besoin aujourd’hui pour aimer aujourd’hui et ce dont tu auras sans doute besoin demain pour ce que tu auras à faire demain. Il fallait que tu commences par cette expérience, parce que si tu avais été directement dans la situation présente, et que tu aies eu la chance de l’apprécier, sans point de comparaison, tu n’aurais jamais voulu connaître ton enseignement d’ hier qui nous sera nécessaire pour demain
Et qu’aurais-je à faire demain ?
Mais l’oiseau s’était envolé… et, en plus, à cause du petit chat qui, décidemment n’était jamais à la place que l’on aurait choisie pour lui.
Alors, Gédon de LAVI pensa qu’il n’en savait pas encore assez pour comprendre la réponse qu’il attendait et la petite brebis lui souffla : « Fais confiance. »
Il fut tout étonné de comprendre le langage des brebis et cette découverte le remplit de joie ainsi que de la certitude qu’il avait encore beaucoup d’enseignements à recevoir.
Joyeusement il mangea un bout de fromage et celui-ci lui parut vraiment excellent.
Bon appétit
A bientôt
Françoise