La mémoire doit être le lieu de rangement, et non seulement de stockage, de nos connaissances acquises.
Quand tout est posé à sa place, on a parfois une impression de vide, en fait c'est comme une maison où tout est rangé dans les placards appropriés : En fonction du besoin on retouve avec aisance ce que l'on recherche.
Exemple basique : l'alphabeth à disposition de l'écrivain.
Exemple moins évident : L'étudiant, devant la question posée sur son épreuve d'examen, interroge sa mémoire et pourra restituer les connaissances qu'il y a stockées ou les utiliser comme un outil pour traiter un problème physique ou virtuel.
Pourtant au moment où il attend le sujet, il a souvent l'impression de ne plus rien savoir.
S'il sait que cette impression est un critère de rangement opérationnel, il sera rassuré et son émotivité interviendra comme un catalyseur de l'action ordonnée et efficace.
L'oubli n'est pas l'effacement de la mémoire mais la difficulté d'accès.
Soit on ne sait plus dans quelle armoire on a placé ce dont on a besoin, soit on le sait mais on n'arrive pas à en ouvrir la porte.
Ce peut être le cas, quand les connaissances archivées sont restées longtemps inutilisées, surtout si on n'a pas eu l'occasion d'en stocker de nouvelles, ce qui génère des reclassements permanents pour réorganiser l'agencement du tout.
On constate donc le paradoxe suivant : Plus on stocke, plus on a des facilités à retrouver un élément au sein de l'ensemble constitué.
Le pardon n'est pas l'effacement d'un évènement mémorisé. Il est sa "décontamination" qui lui enlèvera son agressivité et sa nocivité.
Comme pour une opération qui concernerait un champ "physique", cela demande un "uniforme approprié" , afin de protéger l'individu pendant l'opération, ainsi que le respect d'une procédure spécifique.
On ne côtoie pas un souvenir douloureux sans précaution préalable. Cela se fera après, une fois le terrain déminé.
Quand on ne sait pas faire, il est souhaitable de se faire assister pour réussir l'opération.
Ce peut être une intervention simple et rapide qui évitera des dégats plus difficilement réparables.
En fait le pardon comprend 2 éléments :
Pardonner à soi-même sa propre "faiblesse" ou "vulnérabilité" ponctuelle.
Pardonner à ceux dont le comportement nous a blessés
Quand la 1ère condition est remplie, on devient capable de traiter aussi le 2ème élément tout autant que l'Autre, en cause, en fasse la demande.
S'il ne fait pas cette démarche, c'est comme un convive qui ne vient pas au repas, il n'est pas possible de le servir et il serait absurde d'en culpabiliser l'hôte, c'est à dire soi-même.
Par contre, quand le pardon est accessible, il rapproche ceux que la discorde avait éloignés.
je vous offre cette image adaptée d'une remarque que j'ai entendue lors d'une émission Télé ce Dimanche matin :
Quand une personne donne un "coup de canif" dans le contrat moral qui la relie à une autre, le pardon qui implique la reconstitution du lien, nécessite que les 2 bouts du cordon qui les liaient soient réunis à nouveau.
Le noeud qui permet la reconstruction du lien a pour effet d'en diminuer la longueur.Les personnes se retrouveront donc plus proches après qu'avant.
Et le noeud leur servira de "pense-bête" , c'est bien connu.
D'où l'expression : "Pour ne pas oublier de faire ceci ou cela, fais un noeud à ton mouchoir".
A bientôt
Françoise