Tel a été le sujet choisi lors du café Philo organisé par Alain.
Alors quel sens donne-t-on au verbe "Aimer" ?
- Est-ce que " Agir pour le bien de l'Autre " = Aimer ?
- Est-ce que "Souffrir de l'absence de l'Autre " = Aimer ?
- Est-ce que "Se réjouir de la joie de l'Autre" = Aimer ?
- Est-ce que " Offrir sa vie pour l'Autre" = Aimer ?
Si, à ces questions, on répond "Oui" il suffit de remplacer "l'Autre" par "Soi-même" pour voir si la réponse demeure affirmative.
Si on répond Oui, pour l'Autre, et Non pour Soi, cela me parait la résultante d'un raisonnement sophiste qui présume que l'Autre a besoin de moi, mais pas réciproquement.
En fait, nos forces et nos faiblesses sont tout autant utiles à notre lien social générateur de joies, si nous retenons que le monde dans lequel nous évoluons n'est pas absurde (sophisme) mais paradoxal.
Gérard, relativement révolté par rapport aux enseignements religieux (religion = lien) soulève alors que "l'amour de soi" lui parait une expression privée de sens et que ce sont les Religions, et en particulier le Catholicisme, qui ont inventé cette expression, pour promulguer que chacun pour s'aimer, ne peut s'aimer qu'en Dieu.
Ainsi en passant par l'infini opposé, il m'a semblé arriver à la conclusion évidente.
Effectivement, si on considère que nous sommes chacun formé d'un groupe de particules de matière isolées, les sentiments que l'on éprouve ne peuvent être que des sensations fugaces, comme le chaud ou le froid, réactions au climat (dans tous les sens du terme) extérieur, et donc variant suivant celui-ci.
Or, l'observation ne confirme pas cette hypothèse.
Certains sont joyeux dans des situations ou d'autres seraient désespérés.
Mais encore les mêmes peuvent passer d'un état à l'autre, alors que la situation n'a pas changé.
Si par contre on retient que le monde est Paradoxal, comme le sommeil, par exemple, on constate, avec le Poète Victor HUGO, qu'à l'extrême faiblesse de "l'enfant qui parait, le cercle de famille Applaudit à grands cris".
Son doux regard qui brille Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître, Innocent et joyeux".
Et même le ronronnement du petit chat ou les fêtes du petit chien ne nous éclairent-elles pas le regard un instant, tout le reste demeurant inchangé, par ailleurs ?
Ne serait-ce pas la preuve que les Uns sont des miroirs "magiques" des Autres et réciproquement.
Alors comment pourrait-on envisager de se trouver aimable si dans le miroir nous apparaît le contraire.
En fait, partant du principe que la conjoncture a aussi ses propres responsabilités et ses droits nous ne pouvons pas contester que nous avançons en Alliance avec la Vie.
Le meilleur agriculteur ne pourra garantir sa récolte, en faisant l'impasse sur le climat, ne serait-ce que pour s'équiper en conséquences.
La Vie c'est en quelque sorte la représentante de nous tous.
On conçoit alors que notre épanouissement personnel est favorable à l'ensemble et qu'il en est de même pour chacun.
Or qu'est-ce qui nous épanouit : Faire ce que l'on aime, ce pour quoi nous avons reçu des talents en graines et qu'il nous (à tous) revient de cultiver pour en partager les fruits.
Ce partage, qui répond à notre besoin de reconnaissance, peut nous donner l'illusion de tenir plus au bonheur que l'on apporte qu'à notre propre contentement, mais donne aussi parfois l'impression inverse par le contentement éprouvé et ayant sa source chez l'autre.
Se reconnaître en Alliance avec la Vie, me semble un préalable incontournable à aimer l'Autre et aussi Soi-même...
Cela nous apporte la Confiance qui rapproche alors que la peur éloigne ou étouffe (envahit).
Nos ancêtres ont parfois eu besoin de l'identifier en l'appelant Dieu comme si ce Dieu était extérieur à notre communauté des humains... Même si les textes "sacrés" affirment le plus souvent que Dieu est en nous, comme nous sommes en lui (Au niveau de la Vie, c'est beaucoup plus évident).
Ils refusaient "l'absurde" de cette hypothèse et n'avaient pas encore trouvé la qualification "paradoxale" qui leur aurait permis de l'accepter et non d'en "mécaniser"la répétition comme une mélodie aparolée.
Puis les religieux soignant, aidant, ont été relayés par des administrations laïques, ce qui a permis d'universaliser à tous les humains leurs services.
C'est un simple signe d'évolution de notre civilisation dont l'expression est appelée culture.
Mais ce qui évolue c'est notre compréhension, notre interprétation de la carte du monde, pas le territoire qu'elle représente (PNL) encore appelé Réalité.
Partant de cet axiome, ne pas aimer une personne (ne pas participer à son épanouissement alors qu'elle est sur mon chemin) serait défavorable à la Vie et à tous. Que cette personne soit l'Autre ou moi-même.
Comme la Vie est notre partenaire et est plus puissante que l'individu, elle ne m'en laissera pas la possibilité.
Et elle risque fort de me bousculer jusqu'à ce que je découvre nos attentes communes, si c'est le seul moyen qui reste à sa disposition, les autres, plus agréables, pour elle et nous, n'ayant pas abouti.
D'où l'importance d'accepter nos talents et de les exercer joyeusement !!!
A bientôt
Françoise