Traduction en langage contemporain d'une recommandation, écrite sur le livre de référence des confessions chrétiennes, et que certains trouvent d'une gentillesse surprenante ou d'une passivité pathologique, suivant l'observateur.
En fait cette phrase -inachevée - est devenue tellement célèbre que, même ceux qui ne sont pas concernés par la religion qui l'a immortalisée, la connaissent et parfois s'en servent pour se moquer de son auteur présumé.
Je reconnais que moi-même, pendant longtemps, j'ai cru qu'elle était une expression complète.
Aujourd'hui, ce que j'en crois c'est qu'elle est seulement le début d'une expression dont la fin n'avait probablement pas été indiquée tant elle paraissait évidente à son auteur.
Du genre : "Si tu le voulais vraiment !!!" Et la suite, évidente, "tu mettrais tout en oeuvre pour l'obtenir" reste le complément à la charge du lecteur.
Pour en revenir à cette histoire de joue gauche à présenter à celui qui nous gifflerait la joue droite, il n'est pas précisé que c'est en attente de recevoir la baffe qui équilibrera l'agression.
Eh bien, en ce qui me concerne, j'ai révisé la suite qui m'avait probablement été suggérée tant elle me parait en contradiction avec mon instinct.
Instinct : Imaginons un animal familier. Vous lui donnez une tape, quand vous approchez votre main la 2ème fois, il grogne pour vous prévenir que vous n'avez pas intérêt à recommencer.
Si le tapeur est attentif il ne répètera pas l'opération et échappera à la punition méritée et éducative.
Humain : Nous ne sommes pas des animaux. On me tape la joue droite, je tend la gauche ... pour que l'agresseur s'autorise à recommencer et repasse ainsi à ma portée...
A ce moment là, dès qu'il arrivera au niveau qui convient, la saine réaction est de lui mordre la main frappeuse afin qu'il apprenne l'enseignement auquel il a droit : Celui qui sème la violence récolte la souffrance.
A présent, je crois que lorsque vous entendrez cette recommandation, vous ne l'interprèterez plus comme un signe d'impuissance mais comme le début d'une stratégie adaptée à la situation.
Objectif : Offrir à son bourreau une surprise de nature équivalente à celle éprouvée, et, en utilisant l'homéopathie (soin du mal par le mal), apporter sa contribution au Bien de la collectivité.
Je veux bien parier que c'était cette suite que l'auteur avait suggérée et que toute autre interprétation implique la correction que mérite la passivité (accepter de subir) qui ne doit pas être confondue avec la vertu "patience" (= attendre la prochaine occasion et la préparer).
Sur ces réflexions inspirées par l'actualité,
A bientôt
Françoise