En effet, la maladie a souvent son origine - c'est devenu un grand classique - dans "le mal à dire" .
Or "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement"
Mais, on a du mal à dire ce que l'on conçoit mal.
Et ce que l'on conçoit mal c'est la souffrance, et, encore plus mal, la souffrance qui nous parait injuste, à la limite, injustifiée.
Et si, on acceptait de ne pas tout comprendre.
Et si on acceptait d'aimer, sans comprendre, ce qui dépasse notre entendement ?
"Ma mère aurait du" "Mon père aurait du" ... "Mon enfant devrait" et j'en passe un maximum sur les devoirs présumés de ces autres dont les comportements n'ont pas été, ou ne sont pas, ce qu'ils "auraient du" ou "devraient" être.
L'affection est un sentiment indépendant qui apporte d'abord de la joie à celui qui l'éprouve.
L'autre est ce qu'il est, ce qu'il est capable d'être à l'instant "t". C'est vrai pour nous aussi...
Mais ce n'est pas pour ses capacités que j'aime quelqu'un. Heureusement, pour les nouveaux -nés.
- Celui-ci m'a déçu(e) !
- Désolée, on ne peut se décevoir que soi-même. La déception résulte d'une opinion que l'on s'était faite et qui s'avère injustifiée.
Si on veut bien concevoir notre imperfection structurelle, on aura de l'indulgence pour notre erreur dont le constat est simplement une voie d'apprentissage.
Il est une parabole, sur ce thème : Le retour de l'enfant prodige :
En résumé, un homme partage une partie de ses biens entre ses deux fils. L'un des deux reste près de son père et fait prospérer sa part, l'autre va gaspiller son bien et, une fois ruiné, retourne au foyer paternel pour demander asile.
Le père, heureux de revoir son enfant, qu'il avait cru perdu, le reçoit avec joie et organise une fête pour célébrer ce retour.
Le frère, fidèle aux valeurs familiales, en est blessé et reproche à son père cette attitude aussi accueillante dont il estime n'avoir jamais bénéficié malgré son bon comportement.
N'est-ce pas du même ordre que celui qui se réjouit d'être guéri alors qu'il n'avait même pas conscience du privilège de son état d'être en "bonne santé" avant d'avoir été confronté à la maladie.
Et qui, dès l'année suivante peut-être, aura oublié de chanter à son réveil, au moins, la joie de sa vitalité retrouvée.
Il en est de même du pardon :
Celui qui a fait la faute à droit à sa "correction" (voir article antérieur "la punition est un droit pour le coupable")comme le malade a droit aux médicaments dont il a besoin.
Mais une fois que ce devoir est rempli, l'essentiel est de permettre le retour à la normalité de la personne qui s'en est éloignée, que ce soit volontairement et consciemment ou involontairement et inconsciemment.
- Que le coupable retienne la leçon et la mette en pratique par des applications utiles et valorisantes tout autant pour lui que pour ceux qui l'entourent.
- Que l'offensé(e), après avoir exprimé la souffrance ressentie en tant qu'affirmation de son identité, reconnaisse que ce souvenir de son passé, éventuellement proche, ne présente d'intérêt que par les qualités qu'il lui a permis de développer : auto-contrôle, générosité, persévérance, ouverture d'esprit, connaissances, capacité à communiquer en situations critiques et même créativité, ...
Je n'en dis pas plus car ce n'est plus, alors, du pardon dont il serait question et le thème de l'article deviendrait "Témoigner sa reconnaissance" .
Ce qui n'était pas mon propos...d'aujourd'hui.
Pardonner, c'est se décharger d'un lourd sac à dos qui nous empêche d'avancer alertement.
Cette étape ne comprend pas l'ouverture du sac enfin déposé et le repas préparé à partir de son contenu.
Amicalement
Françoise -L.