Aujourd'hui grand-père, il n'a cessé de s'intéresser à l'être humain afin de définir comment se combinent, en nous, le biologique et le psychique, ou le corps et l'âme.
Sa préoccupation essentielle est encore de démontrer nos capacités de résilience qui nous permettent de réagir à des situations très difficiles et de trouver, ou retrouver, la force du désir de vivre.
En fait, il a fait son propre apprentissage sur le terrain avant même d'explorer la nature humaine de façon plus abstraite.
Né en 1937 dans une famille juive, son père, légionnaire Ukrainien ne reviendra pas du front et sa mère Polonaise sera déportée en 1940. Orphelin à 3 ans, Il est placé à l'Assistance Publique.
Une dame le sort de l'assistance et le cache chez elle sous le prénom de Jean. Il est dénoncé et arrêté le 12 janvier 1944 à 6,5 ans.
dans la synagogue de Bordeaux, il profite de la bousculade pour se cacher. Quand il ressort, les camions sont partis et il se retrouve seul dans la rue. Il est sauvé par une infirmière, sera repris, évadé de nouveau puis placé à la campagne comme garçon de ferme jusqu'en 1948 où, retrouvé par sa tante qui vit à Paris, il est inscrit à l'ecole pour la première fois.
15 ans plus tard, il sera neuro-psychiatre et prouvera ainsi qu'un être, à l'enfance saccagée, n'est pas condamné par sa mémoire.
Il s'intéresse à toutes les sciences relatives à l'évolution de la Vie qu'elles concernent le corps ( Anatomie, Biologie...) ou l'esprit ( Psychologie, Philosophie...) toujours à l'affût des dernières découvertes.
Voici un extrait de 7 observations fondamentales qu'il a "vulgarisées" :
1) Le façonnement du cerveau est un phénomène continu.
Il est en permanence remanié en fonction des émotions et des stress résultant de nos rencontres, des évènements vécus, et même de l'évolution de notre environnement social et culturel.
L'Amour, les expériences sensorielles influencent non seulement le tempérament mais aussi le développement anatomique du cerveau ( testé et vérifié expérimentalement)
Cette notion de plasticité cérébrale fait partie des grandes découvertes de notre siècle.
2) Les 2 conditions Avoir peur et, simultanément, avoir une base de sécurité. sont nécessaires pour développer un attachement qui soit également "sécure":
Cet état paradoxal favorise un équilibre épanouissant où la recherche de stimulations induites par le monde est compatible avec le besoin de sécurité assuré par sa propre base
- C'est l'association de ce couple d'opposés qui va attacher l'enfant à sa mère, puis l'adulte à l'autre, en confiance.
- En l'absence de base de sécurité intégrée, l'attachement, soit ne se produira pas et on observera un comportement "évitant" (l'autre me fait peur, donc je garde mes distances), soit il s'exprimera sous forme de possessivité.
- L'effet psychoaffectif des croyances peut s'observer cliniquement. Les religions, en offrant une représentation dilatée du temps, constituent une base sécurisante interne.
- Ne pas avoir de base de sécurité, génère de l'anxiété chronique. Rester en permanence auprès de sa base de sécurité, engourdit.
3) La sérotonine, neuromédiateur naturel, est un déterminant génique de notre organisation personnelle et de notre façon de concevoir le Bonheur.
- Les petits transporteurs de sérotonine : Vulnérables, ils adoptent des stratégies d'existences adaptées à leur fragilité. La routine les protègent des angoisses existentielles.
Les évènements qui les poussent en dehors de leurs repères les déstabilisent et leur sont, au minimum, désagréables. Ils trouvent leur bonheur à travers l'action mesurée et l'affection réconfortante.
- Les grands transporteurs de sérotonine : Ont besoin de hauts niveaux de stimulation. recherchent l'aventure, les situations extrêmes, développent des poly-attachements. Ils trouvent un sain épanouissement dans la prise de risques encadrés.
Dans tous les cas, se raconter à un autre stimule la zone des émotions et, en permettant de se décentrer de soi-même, provoque un soulagement (à l'inverse de ruminer, enfermé dans son propre récit)
4) Les voies de la douleur et du bonheur sont très voisines, et les souffrances morales sont traitées par la même zone du cerveau que les souffrances physiques.
Conséquence du fait que les centres du bien-être et du mal-être sont adjacents, le fait de stimuler très fortement l'un finit par provoquer une réponse de l'autre. (pleurer de joie)
5) L'effet d'une croyance, d'un ensemble de mots, de sons, d'images : stimule notre cerveau entrainant la secrétion de substances qui font que, dans notre corps, on ressent soit de la joie, soit de la souffrance (penser à la vision d'un film). L'effet est amplifié quand le phénomène est partagé (supporters d'un match de foot).
Celui, pour qui le monde intime des représentations est intense ( imaginatifs), dispose d'une base de sécurité interne lui permettant d'être moins tributaire du contexte.
6) L'importance du modèle:
- N'avoir qu'un seul modèle sécurise mais emprisonne. Je ne m'exprime plus, je récite.
- Ne pas avoir de modèle, rend confus. Je vais dans tous les sens, gaspille mon énergie et, même, me blesse
- On a besoin d'un système de pensées de référence, d'une culture, auxquels on se refère et dont on critique ce qui ne nous correspond pas. Ceci permet de se sentir sécurisé sans être enfermé, d'exister.
7) reminiscences et reviviscences :
Une blessure, quelle qu'elle soit, déniée ou non exprimée, empêche d'effectuer le travail de résilience qui redonne l'énergie et la volonté de poursuivre joyeusement sa vie, au-delà de l'obstacle dépassé.
La douleur correspondante ressurgit alors ponctuellement, non pas sous forme de réminiscences ( rappels volontaires) mais sous forme de reviviscences ( un passé qui s'impose dans le présent)
J'ai retenu ces 7 paramètres qui confortent l'intérêt du déroulement de la méthode ACC - Apprendre à Choisir la Confiance - dont le principe offre l'ancrage d'une base sécurisante forte ( Alliance avec la Vie) - tout en permettant de retrouver ses désirs authentiques, moteurs de nos actions, et de reconsidérer les évènements passés, en utilisant un nouvel éclairage, afin de les décharger de leur potentiel agressif.
A bientôt
Françoise-L A-M